En-tête un monde en soie
 

-  Présentation de l'étude -  Premiers bilans  -
 

Présentation de l'étude.
 

 

Un constat.

Le développement puis le déclin de la pratique de la peinture sur soie est un phénomène peu étudié, peu analysé et qui s'efface peu à peu de nos mémoires. Il reste bien quelques monographies d'artistes, quelques publications techniques ou générales, mais elles ne visent, le plus souvent, qu'un rôle de conseil pratique ou la mise en valeur d'un créateur ou d'un groupe de créateurs.

Par exemple, de 1970 à 1990, il y a eu une énorme production d’œuvres peintes sur soie. Il en reste très peu de traces en 2012. On n'a conservé la mémoire que de ceux qui ont publié ou dont l'activité a perduré jusqu'à l'irruption d'Internet dans notre vie quotidienne et qui, sur leurs sites, présentent des rétrospectives de leurs œuvres.

Il n'est certainement pas souhaitable de conserver la mémoire exhaustive de tout ce qui a été produit et il faut laisser « du temps au temps » pour trier ce qui doit ou non être retenu. Mais encore faut-il que la mémoire de ce qui a été fait subsiste suffisamment longtemps pour que ce travail d'oubli sélectif puisse avoir une matière sur laquelle opérer.

Cela ne semble pas avoir été le cas pour la peinture sur soie de 1970 à 1990. Cette dernière a, sans-doute, pâti du mélange des genres qui n'a pas cessé de caractériser sa pratique (activité de loisir, d' artisanat, d'artisanat d'Art ou artistique -les frontières entre ces catégories étant perméables-) . Réduite trop souvent à sa dimension d'activité de loisir, elle a été associée à une pratique facile, une activité de consommation, qui débouche sur un produit de décoration dépendant d'une mode. Les goûts ont changés, la mode a changée et la pratique de la peinture sur soie a fortement chuté jusqu'à être presque menacée de disparition.

A partir de ce triste constat, la question se pose de savoir ce qu'on peut faire pour retrouver et valoriser les œuvres sur soie passées et actuelles et redonner un nouveau souffle à cette activité plastique.

 

Réagir, maintenant et selon les moyens disponibles .

Dans les pays d'Europe de l'Est (Russie, Hongrie, etc.) la peinture sur soie est parfois enseignée dans les écoles d'Art ou d'Art Appliqué et, de ce fait, bénéficie d'une certaine reconnaissance des institutions culturelles.

C'est loin d'être le cas en France et si nous attendons d'avoir le cautionnement d'une institution reconnue pour commencer un travail de sauvegarde du patrimoine « Peinture sur Soie », nous risquons d'attendre très longtemps. Notre initiative, dans le cadre de notre association, vise à initier ce travail de mémoire. Ce faisant et, dans un second temps, elle vise, aussi, à « réveiller » l'intérêt des institutions culturelles afin que l'étude et la sauvegarde de ce patrimoine puisse se faire à plus grande échelle.

Il y a seulement 20 ans, nous n'aurions rien pu faire. Mais aujourd'hui, avec le développement d'Internet le contexte a changé et, même si les moyens logistiques, humains et financiers dont nous disposons sont toujours limités, cela ne nous condamne plus à l'inaction.

En effet, aujourd'hui, l'outil Internet est devenu incontournable pour tous ceux qui veulent se faire connaître ou faire connaître leur activité. Ceci concerne aussi, naturellement, une partie des peintres sur soie et des structures (associations, institutions culturelles, galeries virtuelles ou non virtuelles...) au sein desquelles ils interviennent. Et leur identification est possible à partir d' une recherche ciblée d'informations sur les sites, blogs et réseaux sociaux où on fait référence à la peinture sur soie .

De ce fait, bien que les peintres sur soie soient peu nombreux, nous disposons, pour les 15 dernières années, de nombreuses données (textes et images) directement accessibles.

Mais si ces informations sont accessibles, elles ne sont que provisoirement préservées. En effet, une donnée sur Internet est, par principe, vouée à disparaître à plus ou moins long terme car son accessibilité reste tributaire du maintien d'un site, d'un blog, voir d'une simple mise à jour de rubrique. Afin de ne pas la perdre, il est donc indispensable de la sauvegarder par l’enregistrement ou la copie sur un support fiable extérieur à Internet.

 

Méthodologie

Elle se définit peu à peu, de manière empirique.

L'idée de départ de notre projet, est de procéder à la collecte, la plus large possible, des données « Peinture sur Soie » disponibles sur Internet afin de constituer un corpus .

Pour pérenniser ce corpus et empêcher sa dégradation, les données recueillies sont stockées dans un espace numérique protégé avec des protocoles de sauvegarde et dissocié d'Internet (sans hyperliens, etc.). Pour pouvoir stocker et pouvoir consulter les données il a fallu définir, au préalable, un système de classement.

Enfin, on ne peut pas stocker toutes ces informations relevées d'autant plus qu'elles sont souvent redondantes et de qualités inégales. Pour effectuer un premier tri, nous croisons les informations pour tenter d'en contrôler la cohérence et, si possible, les dater et les situer dans leur contexte.

En fait, les informations recueillies sur Internet, constituent un reflet – partiel et déformé – de la réalité. Mais, puisque la réalité nous est inaccessible, mieux vaut un reflet de la réalité que rien du tout et nous pouvons toujours espérer trouver des outils théoriques et méthodologiques qui limiteront l'impact de ces déformations.

Ces outils, nous espérons les découvrir au cours de la phase d'étude qui demeure l'objectif final de notre collecte de données. Cette phase d'étude est à peine entamée. Certaines pistes semblent intéressantes à suivre, certaines problématiques peuvent être ébauchées mais la réflexion méthodologique n'est pas encore aboutie.

Enfin, nous espérons que d'autres compétences pourront se joindre à notre projet afin de développer d'autres approches – histoire de l'Art, sociologique, économique etc. Cette étude est « ouverte », c 'est à dire qu'elle n’exclue à priori aucun axe de recherche.

 

P.S. : le cadre juridique de notre intervention.

Notre étude s'appuie sur des données (textes, images, films...) directement accessibles sur Internet (sans code, ni abonnement, ni paiement préalable etc...) à partir du tri effectué par des moteurs de recherche. Ces données sont délibérément affichées, par leurs auteurs, sur Internet afin d'être consultables par le plus grand nombre de personnes.

Selon le Fair Use (aux USA) ou le Code de Propriété Intellectuelle français (article L122-5), lorsque ces œuvres ont été ainsi divulguées, l'auteur ne peut pas interdire les "copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et "les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées" (sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source) .

Notre intervention (collecte de données et étude de ces données) relève sans équivoque possible de ces deux situations (usage privé, citation dans le cadre d'une étude).

Il va de soi que, si notre étude débouche sur une publication impliquant des représentations d'oeuvres ou de larges citations de textes, nous serons alors dans un autre cadre juridique et nous contacterons au préalable les créateurs ou auteurs concernés pour avoir leur accord.




Créer un site
Créer un site